Plus proche de chez nous, les habitants de la Predelle à Meylan partagent également leur quotidien pendant le confinement :
Nous avons emménagé il y a seize mois dans ce bel habitat participatif, dans un quartier de maisons, à Meylan. Avec le risque de contagion lié au Covid, s’est posée à chacun des cinq foyers et à notre groupe, dès le 16 mars, la question de notre mode de vie confiné. Comment faire par rapport aux plus vieux, réputés plus fragiles et aux plus jeunes qui courraient partout dans le jardin ou que nous aurions aimé prendre dans nos bras ? Les différences d’âge des habitants , de 6 mois à 85 ans, induisaient des différences de préoccupations et d’attitudes. Dans un premier temps, chacun a pris ses marques à l’intérieur de son logement pour organiser le travail des scolaires et le télé-travail des actifs. Pour l’un d’eux la salle commune a servi d’annexe, le jour.
Très vite la question de l’approvisionnement en produits locaux, à défaut de marché, a été prise en main par quelques personnes ; nous avons mutualisé les achats avec prise de commande anticipée et l’affichage d’un tableau des dépenses. Nous poursuivons cela encore aujourd’hui ! Parfois, surprise : douceurs sur le paillasson, préparés par l’un ou l’autre, verres d’excellent Bordeaux, mets délicieux, gâteaux divers, d’abord partagés depuis chaque balcon, puis sur les paliers, puis dans le jardin, à juste distance…
Peu à peu, un certain desserrement de la règle du « Restez chez vous » s’est installé. Nous avons parlé d’un demi-confinement à l’intérieur de notre Habitat, qui s’est manifesté fin avril par des cafés partagés sur la pelouse avec 2 à 3 voisins sur invitation, et en musique ! Trois d’entre nous, instrumentistes-chanteurs ont fait un petit concert pour le plaisir aussi des passants, le jour de Pâques.
Enfin nous avons essayé d’échanger sur notre manière de voir un dé-confinement prudent qui nous semblait nécessaire et une brève réunion a permis de voir qu’il n’y avait pas de grandes divergences de point de vue, bien que certains avaient envie d’aller plus vite que d’autres pour se libérer des contraintes !
Jusqu’alors toutes les questions qui se présentaient se réglaient empiriquement. L’expérience de cette période nous a montré qu’il était nécessaire de mieux préciser la position de chacun, pour éviter les malentendus. Nous allons devoir reprendre un rythme de réunion plus régulier… !