Témoignage de Louis-Marie du Passage
Le Passage a dû réagir très vite face au risque de contagion de ce virus.
Nous sommes 9 habitants dans cet habitat participatif et comme nous nous y trouvons tous très bien, nous sommes toujours les mêmes depuis bientôt 26 ans… Ce qui veut dire que la moyenne d’âge des habitants a également pris 26 ans et qu’elle est aux alentours des 70 ans aujourd’hui.
La semaine précédant les mesures de confinement, une habitante du Passage, responsable d’une association nationale, est rentrée de trois jours de travail à Paris. Dans le train du retour, elle apprend la contamination d’une adhérente rencontrée dans la semaine. Dès son arrivée, elle s’est confinée chez elle avec son mari. Cinq jours plus tard, ils étaient diagnostiqués positifs et ont dû rester chez eux pour se soigner.
Dès lors, la vie de notre collectif s’est naturellement organisée en réponse à cette situation. Trois autres habitants particulièrement à risque se sont d’un commun accord confinés chez eux.
Quant aux quatre habitants restants, ils se partagent les courses pour tout le monde : marché de l’Abbaye, supermarchés voisins et dépôt des provisions devant les portes palières. Nous essayons de désinfecter quotidiennement toutes les portes communes, main courante d’escalier et autres objets appelés à être touchés régulièrement.
Nous avons dû, après un long échange entre nous, suspendre l’accueil de migrant dans notre studio commun.
Un mois plus tard, nos « patients zéros » de nouveau sur pieds et aucune contamination habitante à déplorer, nous avons enfreint nos règles de confinement (sauf, bien évidemment, celle des gestes barrières) et nous nous sommes retrouvés pour un dessert et une mini réunion : ça nous a fait beaucoup de bien à tous.
À l’extérieur, les cerises grossissent à vue d’œil avec ce beau temps et dans trois ou quatre semaines, on se régalera !
En bref, la solidarité au quotidien !